mardi 24 janvier 2017

TROP CHERS VOISINS, sur les rapports de bon voisinage en habitat collectif

LES TROUBLES DU VOISINAGE DANS LES LOGEMENTS SOCIAUX

« Et voilà que ça recommence ! Non mais tu les entends ! Ils ne sont même pas capables de se déchausser en rentrant chez eux !  Mais écoute-moi ça comme ils trainent les chaises par terre. Et pan et vlan, les portes qui claquent.
Et  les gamins : ils font du skate dans l’appartement  ou quoi ?
Mais ils vont un peu la baisser leur télé !

Depuis que les Moulawen sont partis c’est l’enfer.
 Eux au moins ils savaient ce que c’était que de vivre dans du collectif.
Mais ceux-là ils se croient vraiment tout permis. »

La SEMIR, un des trois bailleurs sociaux de Rambouillet, qui gère dans cette ville 1090 logements sociaux, nous a demandé, suite aux nombreux incidents et aux nombreuses plaintes entre locataires, de créer un débat théâtral sur les problèmes de voisinage, pour sensibiliser ses locataires sur l’importance du dialogue, sur la nécessité de la conciliation et sur l’importance du savoir vivre en communauté.

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Sur la base du relevé des plaintes émises par les habitants, nous avons créé Trop chers voisins, qui rend compte des problèmes quotidiens d’une cage d’escalier.

Les nouveaux arrivés du troisième étage, n’ayant pas l’habitude d’occuper un logement mal insonorisé, ne se rendent pas compte des nuisances qu’ils occasionnent. Les voisins du dessous ne le supportent pas, mais n’osent rien dire.

Pendant ce temps, au quatrième étage, la tension monte entre Mme Soizini et  Mr Alborada qui ne supporte plus d’entendre aboyer le petit chien de celle-ci. Les deux locataires prennent tour à tout à témoin Mme Mangenot de leur rancœur en accusant l’autre de tous les maux.

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Au sixième étage, une jeune maman célibataire fait part à ses voisins du dessous, excédés du bruit de ses enfants, de son plus complet désarroi sur la manière de les éduquer et leur demande de ne rien en dire au bailleur.

Mme Boriquet, quant à elle, s’ingénie à semer la zizanie dans la cage d’escalier en colportant les pires ragots sur les uns et les autres.

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Et dans le hall de l’immeuble, enfin, c’est le face-à-face lassant entre les jeunes qui le squattent et les résidents qui ne supportent plus d’avoir à passer au milieu d’eux pour rentrer chez eux.

La soirée a réuni des familles dans le petit théâtre du quartier, qui se sont bien entendu prêtées au jeu sans détour tant les situations les concernaient.

mardi 17 janvier 2017

Les jeunes tiennent la route : TENUE DE ROUTE

Se déplacer, relier un point à un autre, en toute liberté, que l’on soit piéton, cycliste ou automobiliste, la route, c’est une belle aventure. Et des aventures comme celles-là, ça donne envie. Mais voilà, la route, il faut aussi savoir la partager et ça, ça ne va pas toujours de soi : comment fait-on quand on se retrouve confronté à des situations où les règles ne tiennent plus la route ?

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Après avoir répondu à un appel d’offres, nous avons été choisis par la Préfecture et le Conseil Départemental du Bas-Rhin pour mettre en place quatre représentations de notre débat théâtral Tenue de route sur la prévention routière, auprès des étudiants de l’Université de Strasbourg et volontaires du Service Civique.

Un week-end à la montagne dans un petit chalet des Vosges se profile à l’horizon pour un groupe d’amis. Mais il s’agit d’abord de rejoindre le chalet, ensuite d’organiser la soirée, et enfin d’en revenir sans encombres. Tout est prévu mais rien ne va se passer comme prévu.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point… Fort de cette devise, Mathieu part à l’heure pour arriver à l’heure, en respectant les temps indiqués par son GPS. Mais son téléphone va venir jouer les trouble-fêtes de ce voyage si bien organisé : au grand dam de son co-pilote qui en voit tous les dangers, Mathieu répond en effet aux appels qu’il estime urgent, tout en conduisant.

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De son côté, Max joue au lièvre et tente de remonter son retard pour arriver à l’heure sur place. Et au grand effroi de Léa qui est à ses côtés, il prend tous les risques pour défier tous les problèmes de circulation. Mais il n’y a pas à ses yeux de problèmes, puisqu’il « assure ».

Pour remédier aux problèmes de l’après-soirée, tout le monde a décidé de dormir sur place, sauf quatre personnes qui doivent repartir dans la voiture de Max, conduite par Anna qui ne boit pas d’alcool. Mais Max, à deux heures du matin, et après avoir bu un bon nombre de verres, ne l’entend plus de cette oreille et veut prendre le volant lui-même !

Au petit matin, Léa et Mathieu s’apprêtent à reprendre la route bien « chargés » de cannabis. Et Manu se demande s’il doit répondre favorablement à leur invitation de le ramener chez lui.

Les étudiants et les volontaires du Service Civique se sont emparés de Tenue de route avec un bel appétit et un bel enthousiame.

Par ailleurs, une version collège de Tenue de route a été jouée dans un collège de la banlieue de Strasbourg.

lundi 9 janvier 2017

La juste place des enfants porteurs d’autisme

« Samia veut que Kevin participe au relais aquatique. Mais moi, je ne suis pas pour.
A chaque fois qu’il est dans une équipe, ça pose de sacrés problèmes.
Samia s’occupe de lui. Et moi, du coup je me tape tout le reste du groupe…
Je ne peux quand même pas me dédoubler.
Le relais aquatique c’est une vraie course. Les enfants ont envie de gagner.
Si on leur met Kevin dans leur équipe, ils sauront que c’est perdu d’avance.

Dans le cadre de ses formations pour ses animateurs et ses cadres, la Ligue de l’Enseignement de Paris nous a demandé de travailler sur la difficile question de l’intégration des enfants porteurs d’autisme dans les activités socio-éducatives. La juste place, telle que nous l’avons conçue, rendait compte du sujet sur cinq angles différents.

Comment préparer les enfants à l’accueil de Nathan et comment leur parler de l’autisme ? C’est la question que se pose Nina, l’animatrice, au moment de l’activité du matin qui doit rassembler tous les enfants autour de la confection d’une guirlande. Mais Nathan a du mal à se concentrer sur l’activité. Il se déplace constamment. Il dérange les autres. Et ceux-ci s’en plaignent. La belle entente voulue dégénère bientôt en bagarre, car Nathan, sentant l’agressivité à son égard, y réagit avec violence.

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Le bon accompagnement des enfants porteurs d’autisme requiert un bon sens de la planification car ceux-ci ne supportent pas l’imprévu. C’est ainsi qu’Anita, une autre animatrice, prépare au mieux Angèle à la sortie au parc, où le groupe d’enfants fêtera son anniversaire autour du gâteau qu’elle a préparé avec sa maman. Mais la directrice du centre, craignant une averse, décide au dernier moment d’annuler la sortie. De dépit, Angèle s’enferme dans les toilettes et Anita ne sait plus comment gérer la situation.

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Les moqueries et le harcèlement des autres enfants vis-à-vis des enfants dits différents sont hélas monnaie courante. Au centre de loisirs, Nora, la petite voisine de palier de Tom, tente de le protéger contre les méchancetés d’un petit groupe d’enfants, qui la harcèlent à son tour. Yasmine, l’animatrice tente d’intervenir, mais Nora la supplie de ne rien faire par peur des représailles.

Les parents des enfants porteurs d’autisme cèdent parfois aux risques de la surprotection de leur enfant. Mais parfois aussi, ils se réfugient dans le déni. C’est le cas de ce couple de parents que la directrice du centre reçoit à sa demande pour tenter de leur faire prendre conscience les difficultés de leur fils et de faire les tests nécessaires.

Enfin dans une dernière scène, deux animateurs sont en total désaccord sur l’inclusion ou non de Kevin dans un relais de natation. Comment lui donner une juste place, pour qu’il ne subisse pas la colère des autres membres du groupe qui pourraient l’accuser de les avoir fait perdre, et pour qu’il ne se sente pas mis à l’écart du fait d’une trop grande surprotection à son égard ?

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Réunis au Centre Mathis à Paris 19ème, une soixantaine de spectateurs se sont penchés sur ces épineuses questions en tentant de trouver sur scène les réponses les plus adaptées. Le débat théâtral a été suivi d’un échange avec Madame Christine PHILIP, Maître de conférences honoraire en Sciences de l’Education, INS HEA, qui a répondu aux nombreuses questions en suspens et donné toutes les précisions nécessaires.