vendredi 16 décembre 2016

L’accès aux soins des plus précaires : J’y ai pourtant droit !

On ne va quand même pas perdre 850 euros parce qu’on n’arrive pas à remplir un dossier !
850 euros ma fille ! 200 pour moi, 350 pour ton père, 200 pour toi et 100 pour ton frère.
Tous les ans que ça recommence pour avoir la complémentaire !
Il faut tout refaire, tout reprendre à zéro et surtout pas oublier la date anniversaire parce que si tu as du retard ou que tu oublies, eh bien c’est foutu !

La Mutualité Française Champagne-Ardennes nous a commandé un débat théâtral sur l’accès aux soins des personnes en situation de précarité, que nous avons intitulé J’y ai pourtant droit.

Après avoir rencontré des jeunes de la Mission Locale de Reims, et après avoir lu l’édifiant rapport au Premier ministre, « L’accès aux soins des plus démunis : 40 propositions pour un choc de solidarité », établi en septembre 2013 par Mme Aline ARCHIMBAUD, Sénatrice de Seine-Saint-Denis, nous avons tenté une synthèse du problème en cinq courtes situations.

Qui, en France, sait que depuis janvier 2016 la CMU a été remplacée par la protection universelle maladie qui garantit, dès 15 ans, à celles et ceux qui ne sont pas ou plus couverts par l’assurance maladie ainsi que les ayants droit majeurs la prise en charge des frais de santé par l’assurance maladie sans avoir à faire des démarches et surtout à fournir tout un tas de justificatifs ? Ce n’est pas le cas d’Antiam en tous cas, qui va de squats en squats depuis que son père l’a mis à la porte de chez lui. Malgré les conseils de Camille, une amie du collège, rencontrée fortuitement sur un marché, Antiam continue à penser que tout cela n’est pas pour lui.

Dans une deuxième scène, une mère de famille est tout près, comme plus de 60% des ayant-droits, de renoncer à ses droits à l’ACS (complémentaire santé) à cause des tracasseries administratives auxquelles elle doit faire face et auxquelles elle ne comprend rien.

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Perdue dans les méandres de la sécurité sociale étudiante, Amandine renonce aux soins dentaires qui pourraient la soulager de ses maux de dents au moment des examens. Et son amie Mariana tente de la persuader qu’un doliprane ne fera pas toujours l’affaire.

Un couple de retraité, pour sa part, se déchire sur le choix d’une complémentaire santé devant l’offre pléthorique proposée par les Mutuelles et les Assurance : laquelle choisir et en fonction de quoi ?

Enfin, une femme qui bénéficie de la CMU-C (CMU Complémentaire) est tout près de renoncer à ses examens auditifs car le seul spécialiste de son territoire lui impose des dépassement d’honoraire, et elle n’ose le dire à personne.

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J’y ai pourtant droit a suscité un vif intérêt auprès des mutualistes présents et des jeunes du foyer dans lequel nous avons joué à Reims en octobre.
Nous y retournons en janvier 2017 pour une nouvelle représentation.

mercredi 7 décembre 2016

A LA CONQUÊTE DE L’ÂGE OU DES DIFFICULTÉS À ANTICIPER LA DÉPENDANCE

La dépendance des personnes âgées sera un des enjeux majeurs du XXI siècle. En effet, le vieillissement de la population française conduira dans les années à venir à une augmentation très forte du nombre de personnes âgées dépendantes. Ainsi 1 200 000 personnes seront dépendantes en 2040 contre 800 000 actuellement, c’est à dire 50% de personne en plus en 2040.

Pour faire face à ce défi, les mutuelles et autres compagnies d’assurance tentent de convaincre leurs adhérents d’être prévoyants en souscrivant à des garanties dépendances. Mais cela ne va pas soi.

C’est dans ce cadre que la société Mutex nous a demandé de construire le débat théâtral A la conquête de l’âge pour permettre à ses salariés de mieux comprendre les réticences des personnes vis-à-vis de ces contrats.

Nous avons construit une galerie de quatre personnages-type :
Le premier se sentait en trop bonne santé pour penser à cet avenir dont il ne veut pas entendre parler.
Le deuxième voulait donner la priorité à ses enfants qui ne sont pas encore autonomes.
Le troisième comptait sur ses propres enfants pour sa vieillesse.
Le quatrième avait des préoccupations professionnelles immédiates qui lui semblaient bien plus importantes que son hypothétique devenir.

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Comme le chantait si bien ce chœur de personnages en prologue sur un air bien connu :

Sous aucun prétexte
Je ne peux ignorer les ans
Même si je le veux
Mon corps est surexposé au temps
Devenir Dépendant

Mais aujourd’hui j’suis jeune et bien portant
D’ mes parents je ne peux pas en dire autant
Mais je reste toujours un peu perplexe
Quand on m’parle de Mutex

jeudi 3 novembre 2016

ÇA DÉMÉNAGE À L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE CACHAN !

Pour accompagner le  prochain déménagement de l’ENS de Cachan vers le campus du Plateau de Saclay, la Direction de l’École nous a demandé de créer une petite forme théâtrale susceptible de rendre compte des spécificités d’un  événement aussi bouleversant  pour une telle institution, pourvue d’un site de 11 hectares,  3 laboratoires, plus de 1500 étudiants, 400 enseignants, 240 personnels administratifs.

Nous avons donc confié à Charles et Cindy des Déménageurs Normaux Supérieurs le soin d’expliquer combien il était difficile d’inventorier,  d’emballer, de transporter des affaires porteuses de l’histoire de l’école depuis son installation à Cachan depuis 1957,  et donc porteuses d’une forte charge affective.

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Comment faire le tri entre la montagne de cartons  émanant des différents départements jaloux de leurs prérogatives ?
Comment accompagner les personnels dans leur séparation d’avec ces espaces et ces habitudes solidement ancrées ?

Nos deux déménageurs doivent faire face à beaucoup de résistances et le vieux préposé à l’entretien du bâtiment ne sera pas le plus facile à convaincre de partir, rejouant à sa manière la fin de la Cerisaie  : « 35 ans… C’est presque une vie de boulot, 35 ans… 35 ans à m’occuper de cette école, à faire fonctionner cette incroyable machine humaine, à entretenir les bâtiments, à s’occuper de la répartition des salles, à voir défiler des générations d’étudiants… Et aujourd’hui, l’école est vide. Il ne reste que les murs… »

La représentation de cette petite forme théâtrale  DNS – Déménageurs Normaux Supérieurs a eu lieu mi juin lors d’une journée pour le personnel de l’ENS Cachan.

mercredi 5 octobre 2016

Article des CAHIERS PÉDAGOGIQUES – juin 2016

Éducation à la citoyenneté :
Entrer dans le jeu du théâtre forum

Un élève qui en a assez qu’on lui parle encore du génocide des Juifs, alors qu’on ne dit rien sur les Palestiniens, et un professeur qui a du mal à trouver la parade. Des contestations autour des repas de cantine, de la tenue de piscine ou du cours sur Darwin. Une scène « ordinaire » du processus de radicalisation d’un jeune animateur de centre de loisirs. Autant d’évocations d’une actualité pas toujours réjouissante et en tout cas problématique élaborées par la compagnie Entrées de jeux, ces comédiens qui pratiquent le débat théâtral. La compagnie présentait le 14 Juin, trois de ses dernières créations à Paris, en présence de professionnels de l’éducation.

Le débat théâtral est une forme théâtrale interactive qui permet au public d’intervenir et, au lieu de discuter, de donner un point de vue, de venir jouer celui-ci en prenant la place d’un des comédiens ou en introduisant une nouvelle donnée pour changer le cours des choses. Bernard Grosjean, directeur de la compagnie Entrées de jeu, précise qu’il s’agit d’un « théâtre adressé », destiné à un public particulier, dans l’objectif de débattre avec ce public.

Comme le précise le meneur de jeu de la première pièce, cette proposition théâtrale permet d’essayer, de « tester sans risque » des idées. Comme un champ d’expérimentation ou un laboratoire. Il souligne que « les angoissés de profession, les timides, ne sont pas forcés d’intervenir mais invités chaleureusement à mettre à profit l’outil ». La compagnie veut faire de ses spectacles des moments rares de rencontre, où l’on met en commun des propositions et l’on repart « enrichis de l’échange ».

Sur commande

Toutes les pièces de la compagnie ont été écrites sur commande, dans un travail d’écriture de plateau collective. Les trois spectacles présentés le 14 juin proviennent de commandes récentes sur des sujets que Bernard Grosjean qualifie de « brûlants et complexes à traiter » et ont déjà été joués et expérimentés devant les publics auxquels ils étaient destinés.

La pièce En toute(s) conscience(s) a été commandée par l’association CLAVIM d’Issy-les-Moulineaux, afin d’interroger les manières de défendre le principe de laïcité quand les circonstances le mettent à mal ou quand il apparaît comme un principe injuste aux yeux de certains. Présenté devant 130 élèves de la sixième à la seconde, la pièce, qui se présente comme un kaléidoscope de neuf scènes et un épilogue, peut aussi parfaitement fonctionner en direction d’adultes.

Des spectateurs sur scène

Lors de la présentation, après une première interprétation de la pièce par les comédiens, celle-ci est jouée une seconde fois et les spectateurs sont invités à l’interrompre pour donner leur point de vue et intervenir sur la scène. Parmi le public d’adultes, pas dans la « cible » première de la commande, donc, quelques uns se prêtent au jeu et viennent revêtir le costume, symbolisé par une écharpe, d’un personnage. Tel celui-ci, qui propose une réponse du professeur, au lieu de l’esquive initiale, à un élève qui refuse le cours sur Anne Franck, ou celle-ci, qui dialogue avec cet autre élève qui en a assez qu’on lui montre des images qu’il qualifie de religieuses en classe là où elle présente des œuvres d’art d’inspiration chrétienne.

Bernard Grosjean raconte qu’à Issy-les-Moulineaux, face au public de collégiens, la séance a été « très chaleureuse, cela a fait beaucoup de bien aux comédiens comme aux spectateurs de voir la générosité des jeunes sur ce sujet, leur ingéniosité pour venir faire de la médiation ».

D’égal à égal a été commandé par la fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement pour questionner les enfants de CM1, CM2 et sixième sur les valeurs de la République, « Liberté, Égalité, Fraternité », et sur leur application au quotidien. L’interrogation qui la sous-tend peut se résumer ainsi : « Comment faire respecter les valeurs fondamentales de la République quand les élèves éprouvent en réalité de l’intolérance et de l’injustice ? » Une certitude s’en dégage : on ne peut pas imposer la fraternité par la loi.

Enfin, Le courage à deux mains, a été commandé par la Préfecture de l’Ile-de-France dans le cadre d’une action de prévention de la radicalisation à destination de professionnels en lien avec les jeunes.

Il est possible de faire venir la compagnie pour jouer l’une de ces pièces dans une école ou un établissement. Entrées de jeu peut être une aide précieuse pour un travail sur les valeurs de la République et la citoyenneté qui ne soit pas une simple incantation…

Cécile Blanchard et Jean-Michel Zakhartchouk

A lire aussi : un hors-série numérique des Cahiers pédagogiques rassemblant les chroniques de la compagnie Entrées de jeu

mardi 13 septembre 2016

STAGE D’ANIMATION À NOUMÉA

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mardi 6 septembre 2016

HAUTE TENACITÉ, un débat théâtral sur la relation d’aide à domicile des familles et personnes âgées

TRAVAIL À DOMICILE

Depuis plus de 65 ans, l’AFAD Ile-de-France organise la mise à disposition de services à domicile et elle emploie pour ce faire une centaine de TISF (Techniciennes d’intervention sociale et familiale) pour les parents en difficulté, quatre-vingt aides à domicile pour les familles et quatre-vingt autres pour les personnes âgées.

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Le jeudi 26 mai, l’association a voulu réunir l’ensemble de son personnel pour resituer les enjeux de ce travail et leur permettre de s’interroger sur les manières de faire face à différentes situations problématiques que nous avons mises en scène.

Les TISF sont des travailleuses sociales hautement qualifiées qui interviennent auprès des familles qui sont en grandes difficultés éducatives, pour leur permettre de prendre de la distance et d’acquérir de nouvelles manières de faire. Elles sont généralement présentes deux demi-journées par semaine sur une durée déterminée, soit à la demande des parents, soit à la demande des services sociaux. Et leur tâche est éminemment complexe.

Angélique, par exemple, intervient auprès d’une jeune mère de famille qui passe ses journées assise avec ses enfants devant le grand écran de télévision qui diffuse sa télénovela préférée : « Dans la peau d’une autre ». Comment entrer en contact avec elle, comment lui faire prendre conscience que ses enfants ont aussi besoin de son attention : ça réagit, bien évidemment, très fort dans la salle et les spectatrices viennent sur scène partager leur savoir-faire et leur savoir-être.

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Cette même TISF intervient également auprès d’une maman qui n’a plus aucune estime d’elle-même et qui n’a plus de confiance dans ses capacités de maman. Elle vit dans un environnement dégradé et ne sait plus par quel bout prendre les choses entre ses dettes et ses différentes difficultés. Faut-il pour autant céder à ses demandes qui n’entrent pas dans le cadre du travail d’une TISF, comme par exemple garder les enfants ? Là aussi les spectatrices interviennent avec beaucoup de tact et l’échange est très constructif avec la salle.

Dans le cadre de ce débat théâtral que nous avons intitulé Haute ténacité, nous avons également joué deux scènes sur la question de l’aide à domicile pour les personnes âgées. La première abordait la difficile relation de l’aide à domicile avec les autres intervenants qui la considèrent avec condescendance et ne tiennent guère compte de son avis alors qu’elle est en contact permanent avec la personne âgée. La deuxième relatait les conflits avec la famille dont les demandes, certes légitimes, ne cadrent pas forcément avec les besoins et l’état de la personne âgée.

mercredi 31 août 2016

PÉCHÉS MIGNONS : un débat théâtral sur les addictions des personnes âgées

Il n’y a souvent qu’un pas entre les péchés mignons, les petits plaisirs qui font du bien, et les dépendances qui altèrent la santé. Pour aider les personnes âgées à s’interroger sur ces questions et les aider à se détacher de ces dépendances, nous avons créé ce nouveau débat théâtral au mois d’avril 2016 à la demande des caisses de retraite Humanis Sud-Est et Apicil Rhône-Alpes.

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Péchés mignons commence par quelques exemples de petits « péchés mignons » régulièrement rencontrés chez les personnes âgées : le chocolat, les courses hippiques, les jeux de cartes, les jeux télévisés.

Puis quatre situations problématiques nous font entrer dans le sujet.

Jacques saisit chaque occasion pour déguster un petit verre de vin malgré les recommandations de son médecin : un apéro avec son ami, quelques verres pendant le repas pour accompagner le plat, d’autres pour le fromage… Comment le convaincre de tempérer sa consommation ?

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Le sport aide Solange à se sentir jeune et bien dans sa peau. Elle enchaîne les cours de gym, aquagym, stretching, danse… Mais à force d’excès, elle souffre d’un genou et, à son grand désespoir, elle doit se faire opérer et arrêter toute activité physique pendant au moins 3 mois. Comment l’aider à ralentir et à prendre soin d’elle autrement ?

Louis est hyperactif et très gros fumeur. Cigarette à la bouche, il a toujours un programme bien chargé, au détriment de sa vie de famille et de sa santé : il collectionne et entretient des voitures de collection dans cet atelier où il trouve refuge. Comment peut-il freiner sa consommation de tabac et diminuer son volume d’activités, et consacrer plus de temps à sa famille ?

Au moindre signal de son corps, Denise trouve quant à elle toujours un remède dans sa boite à pharmacie. Elle crée ses propres traitements en fonction des effets secondaires des différents médicaments, en se souvenant vaguement de leurs précédentes prescriptions. Comment l’aider à se modérer et la persuader de s’en remettre à l’avis de son médecin pour se soigner ?

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La représentation de ce débat théâtral s’est très bien passé, et les organisateurs comme les spectateurs nous ont félicité et remerciés d’être parvenu à trouver un ton juste de légèreté sur ce sujet très lourd.

lundi 22 août 2016

En toute(s) conscience(s) : la laïcité se met en scène

Pour tenter de répondre aux nombreuses questions soulevées par les attentats tragiques qui ont émaillé l’année 2015 en France, le Clavim d’Issy-les-Moulineaux a souhaité instaurer un espace d’échange sur la laïcité auprès des groupes de jeunes inscrits à l’aide aux devoirs, en nous demandant de construire un débat théâtral sur ce thème.

Pour construire ce débat, nous avons déjà rencontré les animateurs du Clavim qui nous ont fait part des problèmes concrets qu’ils rencontraient sur leurs terrains respectifs autour des questions de laïcité. Puis nous avons rencontré des groupes de jeunes qui nous ont fait part de leurs représentations de la laïcité et de leurs interrogations sur ce sujet.

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Munis de ces témoignages, nous nous sommes abondamment documentés pour mieux cerner la question et construire un cadre solide et étayé pour permettre un échange de qualité dans un climat de tolérance.

Et nous nous sommes mis au travail sur les situations, en débattant longuement entre nous sur la meilleure manière de les aborder et d’en rendre compte, sans stigmatiser, sans diaboliser et en nous gardant au mieux du politiquement correct pour pouvoir parler sans détours. Pas facile en effet de rendre compte d’un sujet aussi complexe sans simplisme et nous avons travaillé comme jamais  « au millimètre » pour trouver une justesse de ton, capable de toucher toutes les sensibilités.

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Au final, sous le titre générique En toute(s) conscience(s), nous avons joué quatorze scènes qui ont permis d’aborder la laïcité de manière kaléidoscopique devant plus de 120 jeunes (de 12 à 16 ans) qui nous ont beaucoup surpris par leur esprit d’ouverture, leur générosité et leur ingéniosité pour faire face aux situations problématiques que nous leur proposions.

Ce fut donc une séance absolument délicieuse de par sa fraîcheur et véritablement porteuse d’espoir dans le désir exprimé par le public de trouver les bonnes solutions pour vivre ensemble dans un esprit de tolérance.

Fort de cette expérience et son succès, nous avons décidé d’inscrire ce débat théâtral à notre répertoire, en le réduisant à dix scènes. C’est cette version que nous avons présentée le 14 Juin 2016 au Centre d’animation de la Tour des Dames et que nous proposons aux collèges et lycées pour cette nouvelle saison.

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mardi 5 juillet 2016

D’égal à égal, un débat théâtral sur les valeurs de la République

Les valeurs de la République à l’épreuve de la scène

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Poursuivant sa collaboration avec Entrées de jeu après le projet Le goal s’appelait Julie sur les clichés filles / garçons, la Fédération de Paris de La ligue de l’Enseignement nous a proposé de travailler sur les valeurs de la République auprès des élèves de CM2 /6ème.

Aborder les notions de liberté, d’égalité et de fraternité ne va évidemment pas de soi, du moins lorsqu’on veut sortir des sentiers battus des généralités et que l’on veut entrer dans le concret des situations nécessaires pour la mise en théâtre.

Nous avons donc décidé d’aborder ce thème, en nous demandant de quelle manière ces valeurs étaient mises à l’épreuve dans le quotidien des enfants et des pré-adolescents.

Après un rapide prologue historique mettant en perspective l’origine de ces valeurs, le débat théâtral que nous avons baptisé D’égal à égal propose cinq situations.

« La liberté, est-ce pouvoir faire tout ce qu’on veut ? » : c’est la première question que nous posons à travers le récit d’une jeune fille qui se plaint de la trop grande rigidité de son père qui la surveille de très près au nom de ses principes éducatifs qu’il entend défendre.

« A-t-on le droit de dire tout ce qu’on veut ? ». Au nom de la liberté d’expression, une élève ne cesse de dire du mal des autres dans la cour de récréation et s’en prend à ceux qui ne sont pas d’accord avec elle : comment lui faire comprendre qu’elle n’a pas tous les droits ?

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« Tous égaux, tous pareils ? ». C’est la question que se posent une fille et un garçon qui doivent se mettre d’accord pour préparer un exposé sur l’égalité filles / garçons.

Dans la quatrième scène, un élève d’origine étrangère, victime des remarques des autres élèves, renonce à venir à l’anniversaire auquel il est invité et l’une de ses amies se demande comment faire respecter les valeurs fraternelles.

La dernière scène pose la question de la loi du plus fort à travers une situation de cantine où le plus grand, le plus fort vole la nourriture des autres sous prétexte qu’il en a plus besoin que les autres.

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Joué une dizaine de fois dans les centres d’animation de la Ville de Paris, D’égal à égal a connu un vif succès auprès des élèves qui se sont relayés avec beaucoup d’enthousiasme pour tenter de faire vivre, avec une infinie générosité, les valeurs de la République.

mardi 28 juin 2016

Chaud devant !, un débat théâtral sur le stress et la maltraitance en cuisine

DU THÉÂTRE EN CUISINE !

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L’Institut Ferrandi (Paris, 6ème), chez qui nous avons déjà donné ces dernières années plusieurs représentations de nos débats théâtraux sur la prévention santé pour les jeunes, nous a demandé d’intervenir auprès de ses élèves du Bachelor sur les problèmes relationnels en cuisine lors de leurs stages.

Nous avons d’abord rencontré la directrice et l’assistante sociale de l’établissement qui nous ont exposé les données du problème et les contours du dispositif qu’elles mettaient en place pour aider les élèves de première année qui, confrontés à des situations de harcèlement durant leur stage professionnel, se décourageaient et risquaient de décrocher de leurs études.

Puis nous avons rencontré les professeurs (cuisiniers, pâtissiers et managers de salle) qui nous ont expliqué le monde de la grande cuisine, avec ses codes, ses traditions, ses grandeurs et ses vicissitudes.

Et enfin nous avons rencontré des groupes d’élèves de troisième année qui nous ont fait part de ce qu’ils avaient vécu lors de leur premier stage.

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Forts de ces différents éléments, nous nous sommes mis au travail pour mettre au point le débat théâtral Chaud devant, qui comportait cinq scènes. « Des tartes à la pelle » montrait un stagiaire pris en grippe et tapé par le chef de partie pour qui rien n’est jamais assez bien. « Désir cuisant » relatait une situation de harcèlement sexuel d’une jeune stagiaire par un second. « Guerre si vile » mettait en scène les conflits entre le personnel de cuisine et le personnel de salle, et la prise en tenaille du stagiaire. « Les pieds dans le plat » posait la question du bizutage en cuisine et « Nourrir la haine » questionnait la manière d’amorcer un dialogue avec le chef sur fond de dégradation de la relation.

Nous avons joué deux fois ce débat théâtral, qui était suivi de deux heures d’atelier animées par les comédiens, pour aider les participants, en petits groupes, à dire leur vécu en la matière et à envisager plus précisément des modes de réaction vis-à-vis de ce qu’ils endurent et les manières d’instaurer un climat plus positif.

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L’intervention, dûment évaluée, a montré sa pertinence et son utilité auprès des élèves qui s’y sont intensivement investis, parce que très certainement, ils s’y reconnaissaient fortement.