lundi 25 avril 2016

TROP C’EST TROP, Le harcèlement en milieu scolaire pour le collège de Suippes (51) – BIMSA

Malaise à la récré – Magazine Le BIMSA
Publié le 14 avril 2016

© Eve Dusaussoy

Perte d’estime de soi, troubles psychiques, isolement social, décrochage scolaire… le harcèlement fait des dégâts dans les cours d’école et même au-delà. Parce que « Trop, c’est trop », les élèves de sixième du collège de Suippes étaient conviés, dans le cadre d’un partenariat réunissant le collège, la MSA Marne Ardenne Meuse et le Conseil Départemental, à un débat théâtral sur ce sujet, le 18 mars.

En France, 700 600 enfants et adolescents sont confrontés chaque année au harcèlement à l’école : 12 % des élèves de primaire et 10 % des élèves de collège.

Moqueries, brimades, menaces, mise à l’écart, bousculades, coups… ces violences répétées, qu’elles soient physiques, verbales ou psychologiques, peuvent être lourdes de conséquences.

© Eve Dusaussoy
© Eve Dusaussoy

À la MSA et au collège de Suippes, dans la Marne, on prend le sujet au sérieux. Récemment, deux jeunes adolescents se sont suicidés dans le secteur. L’impact sur l’établissement a été tel que l’équipe pédagogique a souhaité travailler sur la prévention du mal-être, et plus particulièrement du harcèlement.

« D’après les statistiques, on a des élèves harcelés dans chaque classe. Le problème, c’est qu’on ne le voit pas forcément », déplore Florian Danguy, CPE (conseiller principal d’éducation) du collège Louis Pasteur.

Difficile, en effet, de savoir où commence le harcèlement. La victime se réfugie souvent dans le silence par peur, par honte, ou pour ne pas inquiéter ses parents. « Il faut savoir reconnaître les signaux pour l’identifier et croiser les témoignages de la famille, d’autres élèves, de l’équipe pédagogique, etc., ce qui n’est pas évident. »

Alors, le 18 mars, le collège a invité la troupe « Entrées de jeu » pour proposer aux 102 élèves de sixième un débat théâtral intitulé « Trop, c’est trop ! ».

Laboratoire d’idées

« On imagine que nous sommes dans un laboratoire. On réfléchit collectivement et on repart tous avec une expérience riche ! Mais surtout, on s’amuse ! », annonce Idir, membre de la compagnie.

À partir de quatre situations réalistes, les jeunes spectateurs donnent leur avis et interviennent directement sur scène pour améliorer le sort de personnages victimes de harcèlement. Les élèves se prêtent au jeu sans se faire prier, trop heureux de pouvoir s’illustrer sur scène devant leurs camarades.

© Eve Dusaussoy

© Eve Dusaussoy

Xavier essuie les moqueries et les pressions quotidiennes des autres élèves. Kenza subit les remarques blessantes sur son look. Teddy se fait voler ses vêtements à la piscine et se fait convoquer pour venir se battre à la sortie du collège. Les saynètes auraient-elles un goût de vécu chez les collégiens ? « Ce sont des situations que l’on peut retrouver dans l’établissement », reconnaît Florian Danguy.

Harcèlement sur la toile

Avec le développement d’internet, le harcèlement se poursuit aussi en dehors de l’enceinte des établissements scolaires. « Une majorité d’élèves est équipée de téléphone portable. Ils sont ultra connectés sur les réseaux internet. » Ces nouvelles techniques de communication permettent de diffuser de façon massive et anonyme des messages à un très large public. Autant dire que les dégâts peuvent être immenses.

Dans « Trop, c’est trop ! », Clémence est harcelée sur son téléphone portable et sur Facebook à cause de rumeurs qui circulent sur elle. Elle finit par ne plus manger et ne plus avoir goût à la vie. D’après une enquête de l’Unicef de 2014, ce phénomène ne doit pas être pris à la légère : la violence sur internet concernerait 20 % des jeunes scolarisés et le cyberharcèlement toucherait 6 % d’entre eux, en majorité des filles.

Auteur, victime, témoin

Au fil du spectacle, les élèves prennent conscience de l’influence du groupe dans le harcèlement. Ils réalisent que chacun a sa part de responsabilité, jusqu’au simple témoin. Par peur d’être la prochaine victime, le témoin reste souvent en retrait lorsqu’il ne se montre pas complice.

Celui qui s’oppose au harceleur est malheureusement rare. « Quand les témoins commencent à se retourner contre le harceleur, c’est un bon début. C’est par eux que les violences ont le plus de chance de cesser. Si cela peut arriver le plus tôt possible c’est mieux.» D’où l’intérêt d’une prévention précoce.

© Eve Dusaussoy

© Eve Dusaussoy

« Malheureusement nous sommes souvent informés trop tard : lorsque l’enfant est déscolarisé », indique Nadine Delouette, travailleur social à la MSA Marne Ardennes Meuse. Mais selon elle, dès l’école primaire voire la maternelle, un travail peut être fait avec les élèves : « On peut apprendre à identifier les émotions comme la peur, la tristesse, la colère… apprendre à les nommer et progressivement découvrir des notions plus complexes comme l’empathie. Il est préférable d’éviter le discours moralisateur. C’est le cas avec ce spectacle. »

Affaire à suivre
Pour poursuivre la dynamique, le collège prévoit des temps d’échanges mais aussi la préparation de saynètes par les élèves sur le sujet du harcèlement. L’équipe pédagogique du collège s’apprête à suivre une formation pour mieux détecter les situations de fragilité.

Quant aux parents, ils seront invités dans quelques semaines à une soirée débat sur l’adolescence et les nouvelles technologies. « Les adultes ont tendance à banaliser voire à minimiser les plaintes. Sauf que si les agressions se répètent tous les jours cela peut être grave. »

Eve Dusaussoy
Le BIMSA

vendredi 8 avril 2016

AUX BONHEURS DE LA FORMATION, La professionnalisation des assistants de vie à domiciles et des assistants maternels – Ipéria, Paris 15

On nous demande beaucoup de choses en tant qu’assistant de vie et c’est normal : prendre des initiatives, avoir des infos sur la dépendance, avoir de l’autonomie.

Moi, je fais du mieux que je peux. Mais ce que je ne supporte pas, c’est de ne pas être considérée dans ce que je fais.

C’est pourtant moi qui passe le plus de temps là aux côtés de la personne en dépendance.

Avec les enfants ça va encore. Mais avec les infirmières et les médecins, c’est infernal !

blog 1

Le 4 Décembre 2014, nous étions au Théâtre des Variétés pour accompagner le cinquantième anniversaire de l’Institut Ipéria, qui développe des formations pour les métiers à domicile sur l’ensemble du territoire. Six mois plus tard, Ipéria nous a à nouveau passé commande, cette fois pour accompagner ses assises nationales de la professionnalisation des métiers d’assistant maternel et d’assistants de vie qui se sont tenues à Paris au mois de novembre.

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Après un patient et attentif décryptage des actes des différentes assises régionales, où nous avons trouvé maints témoignages de ces employés si nécessaires mais si peu reconnus, et de leurs employeurs, nous avons mis au point Bouillons de culture, avec deux scènes de débat théâtral pour les deux métiers, qui portaient notamment sur les questions de la reconnaissance, de la valorisation, de la formation et de la certification : comment faire comprendre à un employeur qui a un besoin impérieux de son assistant de vie quotidiennement, de le laisser partir quelques jours pour une formation dont il a un besoin non moins impérieux ?

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