mardi 28 juin 2016
Chaud devant !, un débat théâtral sur le stress et la maltraitance en cuisine
DU THÉÂTRE EN CUISINE !
L’Institut Ferrandi (Paris, 6ème), chez qui nous avons déjà donné ces dernières années plusieurs représentations de nos débats théâtraux sur la prévention santé pour les jeunes, nous a demandé d’intervenir auprès de ses élèves du Bachelor sur les problèmes relationnels en cuisine lors de leurs stages.
Nous avons d’abord rencontré la directrice et l’assistante sociale de l’établissement qui nous ont exposé les données du problème et les contours du dispositif qu’elles mettaient en place pour aider les élèves de première année qui, confrontés à des situations de harcèlement durant leur stage professionnel, se décourageaient et risquaient de décrocher de leurs études.
Puis nous avons rencontré les professeurs (cuisiniers, pâtissiers et managers de salle) qui nous ont expliqué le monde de la grande cuisine, avec ses codes, ses traditions, ses grandeurs et ses vicissitudes.
Et enfin nous avons rencontré des groupes d’élèves de troisième année qui nous ont fait part de ce qu’ils avaient vécu lors de leur premier stage.
Forts de ces différents éléments, nous nous sommes mis au travail pour mettre au point le débat théâtral Chaud devant, qui comportait cinq scènes. « Des tartes à la pelle » montrait un stagiaire pris en grippe et tapé par le chef de partie pour qui rien n’est jamais assez bien. « Désir cuisant » relatait une situation de harcèlement sexuel d’une jeune stagiaire par un second. « Guerre si vile » mettait en scène les conflits entre le personnel de cuisine et le personnel de salle, et la prise en tenaille du stagiaire. « Les pieds dans le plat » posait la question du bizutage en cuisine et « Nourrir la haine » questionnait la manière d’amorcer un dialogue avec le chef sur fond de dégradation de la relation.
Nous avons joué deux fois ce débat théâtral, qui était suivi de deux heures d’atelier animées par les comédiens, pour aider les participants, en petits groupes, à dire leur vécu en la matière et à envisager plus précisément des modes de réaction vis-à-vis de ce qu’ils endurent et les manières d’instaurer un climat plus positif.
L’intervention, dûment évaluée, a montré sa pertinence et son utilité auprès des élèves qui s’y sont intensivement investis, parce que très certainement, ils s’y reconnaissaient fortement.
jeudi 23 juin 2016
Article des Cahiers pédagogiques suite à la présentation de trois nouveaux débats théâtraux
Un élève qui en a assez qu’on lui parle encore du génocide des Juifs, alors qu’on ne dit rien sur les Palestiniens, et un professeur qui a du mal à trouver la parade. Des contestations autour des repas de cantine, de la tenue de piscine ou du cours sur Darwin. Une scène « ordinaire » du processus de radicalisation d’un jeune animateur de centre de loisirs. Autant d’évocations d’une actualité pas toujours réjouissante et en tout cas problématique élaborées par la compagnie Entrées de jeu, ces comédiens qui pratiquent le débat théâtral. La compagnie présentait le 14 Juin, trois de ses dernières créations à Paris, en présence de professionnels de l’éducation.
Le débat théâtral est une forme théâtrale interactive qui permet au public d’intervenir et, au lieu de discuter, de donner un point de vue, de venir jouer celui-ci en prenant la place d’un des comédiens ou en introduisant une nouvelle donnée pour changer le cours des choses. Bernard Grosjean, directeur de la compagnie Entrées de jeu, précise qu’il s’agit d’un « théâtre adressé », destiné à un public particulier, dans l’objectif de débattre avec ce public.
Comme le précise le meneur de jeu de la première pièce, cette proposition théâtrale permet d’essayer, de « tester sans risque » des idées. Comme un champ d’expérimentation ou un laboratoire. Il souligne que « les angoissés de profession, les timides, ne sont pas forcés d’intervenir mais invités chaleureusement à mettre à profit l’outil ». La compagnie veut faire de ses spectacles des moments rares de rencontre, où l’on met en commun des propositions et l’on repart « enrichis de l’échange ».
Sur commande
Toutes les pièces de la compagnie ont été écrites sur commande, dans un travail d’écriture de plateau collective. Les trois spectacles présentés le 14 juin proviennent de commandes récentes sur des sujets que Bernard Grosjean qualifie de « brûlants et complexes à traiter » et ont déjà été joués et expérimentés devant les publics auxquels ils étaient destinés.
La pièce En toute(s) conscience(s) a été commandée par l’association CLAVIM d’Issy-les-Moulineaux, afin d’interroger les manières de défendre le principe de laïcité quand les circonstances le mettent à mal ou quand il apparaît comme un principe injuste aux yeux de certains. Présenté devant 130 élèves de la sixième à la seconde, la pièce, qui se présente comme un kaléidoscope de neuf scènes et un épilogue, peut aussi parfaitement fonctionner en direction d’adultes.
Des spectateurs sur scène
Lors de la présentation, après une première interprétation de la pièce par les comédiens, celle-ci est jouée une seconde fois et les spectateurs sont invités à l’interrompre pour donner leur point de vue et intervenir sur la scène. Parmi le public d’adultes, pas dans la « cible » première de la commande, donc, quelques uns se prêtent au jeu et viennent revêtir le costume, symbolisé par une écharpe, d’un personnage. Tel celui-ci, qui propose une réponse du professeur, au lieu de l’esquive initiale, à un élève qui refuse le cours sur Anne Franck, ou celle-ci, qui dialogue avec cet autre élève qui en a assez qu’on lui montre des images qu’il qualifie de religieuses en classe là où elle présente des œuvres d’art d’inspiration chrétienne.
Bernard Grosjean raconte qu’à Issy-les-Moulineaux, face au public de collégiens, la séance a été « très chaleureuse, cela a fait beaucoup de bien aux comédiens comme aux spectateurs de voir la générosité des jeunes sur ce sujet, leur ingéniosité pour venir faire de la médiation ».
D’égal à égal a été commandé par la fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement pour questionner les enfants de CM1, CM2 et sixième sur les valeurs de la République, « Liberté, Égalité, Fraternité », et sur leur application au quotidien. L’interrogation qui la sous-tend peut se résumer ainsi : « Comment faire respecter les valeurs fondamentales de la République quand les élèves éprouvent en réalité de l’intolérance et de l’injustice ? » Une certitude s’en dégage : on ne peut pas imposer la fraternité par la loi.
Enfin, Le courage à deux mains, a été commandé par la Préfecture de l’Ile-de-France dans le cadre d’une action de prévention de la radicalisation à destination de professionnels en lien avec les jeunes.
Il est possible de faire venir la compagnie pour jouer l’une de ces pièces dans une école ou un établissement. Entrées de jeu peut être une aide précieuse pour un travail sur les valeurs de la République et la citoyenneté qui ne soit pas une simple incantation…
Cécile Blanchard et Jean-Michel Zakhartchouk
A lire aussi : un hors-série numérique des Cahiers pédagogiques rassemblant les Chroniques de la compagnie Entrées de jeu.
lundi 6 juin 2016
HANDICAP ET PROTECTION DE L’ENFANCE POUR LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU VAL DE MARNE
Début 2016, à quinze jours d’intervalle, nous sommes intervenus deux fois pour le Conseil Départemental du Val de Marne dans le cadre de la présentation des schémas départementaux pour le handicap et pour la protection de la jeunesse.
Nous avons présenté dans ce cadre des petites formes théâtrales jouées en introduction des différents points à l’ordre du jour.
Sur le sujet de la protection de l’enfance et la jeunesse nous avons joué quatre scènes sur ces différents sujets :
- Comment préparer au mieux l’insertion professionnelle des jeunes à la fin de leur prise en charge ?
- Comment prendre en charge, avec un effectif réduit et sans formation, les enfants autistes dans un foyer ?
- Comment gérer une adolescente avec de graves troubles du comportement, et comment trouver un terrain d’entente entre éducateurs et psys ?
- Comment assurer le meilleur suivi possible d’un repérage précoce de la maltraitance ?
Sur le sujet du handicap, nous avons joué deux scènes :
- une sur la question de la mobilité des personnes en situation de handicap dix ans après la loi de 2005
- l’autre sur la question de l’aide aux aidants